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Description et organisation des marchés financiers en France

Le marché financier au sens large est celui sur lequel se confrontent les offres et les demandes de capitaux à long terme. Cette confrontation, afin d'être la plus efficace possible, doit se réaliser en un lieu commun qu'est la bourse. Elle est à la base d'un système de marché financier.

Les capitaux négociés prennent la forme d'actifs financiers dont il existe plusieurs types, en quantités et de « qualités » différentes.

En bourse, on peut ainsi échanger deux grandes catégories de valeurs mobilières qui différent selon la nature et l'étendue des droits qui leur sont associés : les actions et les obligations.

La bourse

marchés financiers en France

A) Le rôle de la bourse

La bourse, qu'elles que soient son origine, sa nature ou son importance, est d'abord un lieu de négociation et d'échange. Cela signifie qu'elle met en présence directe les agents économiques offrant leurs capitaux et les agents demandant des capitaux. Il y a mise en relation des capacités de financement et des besoins de financement. La bourse permet en outre une allocation optimale des ressources financières vers les agents ou les secteurs qui assurent l'utilisation la plus efficace de ces capitaux. Trois fonctions principales de la bourse permettent à cette confrontation d'être la plus efficace possible : la liquidité, l'évaluation et l'arbitrage.

Le but des investisseurs est avant tout d'assurer la rentabilité de leur portefeuille. La bourse se doit de satisfaire cet objectif en permettant à chaque détenteur de titres de se dégager rapidement et facilement d'un investissement que l'agent jugera, à l'avenir peu rentable. La bourse permet ainsi la liquidité du titre, c'est à dire sa transformation rapide en monnaie.

L'agent doit être capable de comparer à chaque instant la rentabilité de tous les titres qui lui sont offerts afin de maximiser la rentabilité de son propre portefeuille. L'évaluation des titres est donc la deuxième fonction fondamentale de la bourse : les titres doivent, à tout instant, être évalués les uns par rapport aux autres afin que la circulation de l'information soit parfaite.

Enfin, le but de l'arbitrage est, très synthétiquement, de favoriser un investissement jugé plus rentable qu'un autre. L'opération consiste à profiter d'un écart de cours d'une même valeur entre deux places financières en investissant sur la place la plus basse et en revendant sur la plus haute. L'arbitrage permet donc de resserrer les écarts de cours, de fluidifier le marché, et d'assurer son équilibre.

Toujours dans un souci d'efficacité optimale, il est important que les coûts de transaction soient les plus faibles possibles et que l'information soit fiable, rapide et d'une déontologie sans faille.

B) Classification des marchés boursiers

Le marché boursier est composé de trois compartiments principaux qui correspondent chacun à des obligations différentes pour les émetteurs, notamment en ce qui concerne l'ouverture du capital, le contrôle des comptes et l'ampleur des informations à donner au public.

Le premier marché, géré par la Société des Bourses Françaises (SBF), accueille les plus grandes sociétés françaises et étrangères, entreprises dont le volume de titres échangés quotidiennement assure au marché une liquidité suffisante. Pour être admises au premier marché, les sociétés sont soumises à un examen strict destiné à vérifier la régularité juridique de leurs opérations et à s'assurer que leur situation financière est satisfaisante. On y trouve des sociétés comme Carrefour-Promodès, Total-Elf-Fina, Renault.

Le second marché a été crée en 1983 afin de répondre à une baisse des candidatures sur le marché officiel due à des conditions d'entrée strictes. Ainsi, ce marché admet des entreprises qui n'ont ni la taille ni la notoriété suffisante pour figurer au premier marché. Y sont cotées, des entreprises telles que Hermès, Bonduelle.

Lancé en 1996, le nouveau marché doit permettre à des sociétés à fort potentiel de croissance de trouver les capitaux nécessaires à leur développement. Il accueille notamment les entreprises du secteur des nouvelles technologies, en particulier celles liées à Internet. On peut dire qu'il est, en France, l'équivalent du NASDAQ américain, très médiatisé à l'heure actuelle. Les valeurs du nouveau marché sont, entre autres, Multimania, Selftrade, Genset.

C) Fonctionnement des marchés boursiers : principes de base

La bourse est un marché réglementé par des textes fixant les conditions d'admission des titres sur les marchés, les techniques de cotation, les transactions. Le principe général régissant le fonctionnement du marché est celui de la confrontation des offres et des demandes conduisant à l'établissement d'un prix unique. Le marché est dit «dirigé par les ordres». Les ordres sont les ordres d'achats ou de ventes émis par les investisseurs. Toujours dans un souci de liquidité des marchés, le système de la contrepartie a été mis en place. Ce principe assure à l'émetteur d'un ordre quelconque l'existence d'un ordre inverse afin de mener à bien la transaction.

En France, il existe 2 modes de cotation des titres dont le principal est la cotation en continu. Depuis 1986, a été instauré en France le système CAC (Cotation Assistée en Continu). Ce système assure à tous les investisseurs un accès instantané au marché et à l'information à tout moment et en tout lieu mais aussi l'exécution quasi immédiate de leurs ordres. Ainsi, l'introduction d'un ordre provoque une variation instantanée du cours de la valeur concernée dès lors qu'il existe une contrepartie ou ordre inverse. Dans le cas contraire, l'ordre est mis en attente.

Le marché des actions

A) Les actions

Une action est un titre cessible et négociable sur un marché représentant une fraction du capital social d'une entreprise. Le détenteur d'une action devient ainsi actionnaire de l'entreprise. On y trouve les actionnaires individuels, les non-résidents, les sociétés industrielles et commerciales, les OPCVM (Organismes de Placements Collectifs de Valeurs Mobiliers), les entreprises d'assurances et les caisses de retraites. On dit que l'action est un revenu à valeur variable car il dépend des résultats de l'entreprise.

La détention par une personne d'actions émises par une entreprise donne des droits à cet actionnaire que l'on peut regrouper en trois catégories. L'actionnaire a un droit de vote à l'assemblée générale de l'entreprise, le poids de ce vote est proportionnel au nombre d'actions détenues. Au plus, un individu détient d'actions d'une société, au plus il est influent sur l'ensemble des décisions prises par le comité directeur. La déréglementation des années 80 vient renforcer grandement ce pouvoir, notamment sous la forme des fonds de placement collectifs qui conduisent à un effet de concentration du capital financier. En outre, l'actionnaire a un droit sur les bénéfices de la société, il en reçoit une fraction proportionnelle à sa part du capital, et un droit sur l'actif social, c'est à dire un droit sur l'ensemble du patrimoine de la société.

Une société de capitaux est obligatoirement amenée à émettre des actions lors de sa constitution. L'émission d'action à la création lui permet de collecter des fonds assurant ses ressources initiales, c'est à dire le capital social. Cependant, la société a la possibilité tout au long de son existence d'élargir son capital en émettant de nouvelles actions, en créant des actions gratuites à destination de ses actionnaires ou en acquérant tout ou partie d'une entreprise (à condition d'émettre des actions d'apport aux actionnaires de la société acquises).

Les indices boursiers, en mesurant les évolutions globales des valeurs, constituent des références permettant d'apprécier les performances des investissements et des marchés financiers. Plus généralement, ils évaluent les actifs des sociétés et constituent donc des indices économiques, donnant une approche de la santé d'une économie. Le CAC40 est le principal indice boursier français. Il a été crée en juin 1988, il est calculé sur une base 1000 au 31 décembre 1987. Sa composition est décidée par un conseil scientifique mis en place par la SBF. Il s'appuie sur les valeurs les plus importantes de la bourse de Paris et est recalculé en continu et diffusé toutes les 30 secondes.

B) Les notions de rentabilité et de risque

Seul le cours de bourse auquel l'action se négocie chaque jour est connu avec certitude. Le calcul du taux de rentabilité attendu d'une action ne peut être entrepris qu'à partir d'une estimation du prix futur du titre et des dividendes versés par la société. Le calcul n'est ainsi que le résultat d'une anticipation économique. Dans l'hypothèse où le risque est nul, le taux de rentabilité doit au moins être égal au taux d'intérêt. La décision d'investir dépends donc de la rentabilité d'une valeur et du risque qui y est associé.

Associé en partie à une estimation future de la valeur d'un titre, un investissement se révèle donc être un acte risqué, le futur étant, par définition, incertain. Quel que soit le type d'actions détenues, il existe donc un risque propre à chaque valeur. En effet, il peut varier grandement entre 2 valeurs. Investir dans une grande société bien implantée ou dans une start- up ne présente pas le même degré d'incertitude. Les prévisions sur un grand groupe sont plus faciles du fait de l'information abondante en découlant, de sa stabilité et de sa notoriété. Toute la valeur d'une jeune entreprise est évaluée sur ses performances futures et non sur son passé, inexistant.

Il existe certains outils de mesure du risque qui évalue la volatilité d'une action par rapport au marché comme par exemple, le coefficient bêta qui distingue deux types de risque. Le risque lié à la société émettrice vient du fait que l'activité, les bénéfices et la distribution des dividendes peuvent évoluer plus ou moins favorablement pour les actionnaires. Le risque lié au marché est engendré par l'évolution de la conjoncture économique. Les fluctuations du marché touchent plus ou moins fortement les valeurs de l'économie. Cet indicateur dépend du secteur de l'entreprise (il existe des secteurs influençant l'économie plus que d'autres), de la structure des coûts d'exploitation (chiffre d'affaires à atteindre relativement élevé ou pas), de la structure financière (plus la société est endettée, plus l'indicateur le sera), de la qualité de l'information fournie aux investisseurs (une information de mauvaise qualité augmentera la volatilité d'un titre).

Le marché des obligations

L'obligation est un titre de créance représentatif d'un emprunt contracté par une société, une entité publique ou l'Etat. L'emetteur d'un emprunt obligataire s'engage à rembourser les détenteurs à une échéance déterminée et à leur verser un intérêt tous les ans. L'obligation est négociable ; elle est acquise lors de l'émission sur le marché primaire ou échangée en Bourse. Le marché obligataire est caractérisé par la forte présence de l'Etat en tant qu'émetteur (en 1996 l'Etat a émis 62.6% des obligations).

Il existe de nombreuses formes d'obligation telles que les obligations convertibles en actions, les obligations échangeables, les obligations à bons de souscription ou à coupon zéro… L'émission des obligations se fait par l'intermédiaire des banques : une banque « chef de file » qui établit le contrat d'émission, les garants dont le rôle est de financer les titres qui n'ont pas trouvé preneur et les placeurs qui interviennent pour la diffusion des titres. Le contrat d'émission stipule la valeur nominale (d'au moins 100 francs) souvent égale au prix d'émission, la valeur de remboursement de l'obligation en général égale à la valeur nominale, la durée (d'un minimum de trois ans) et le taux qui peut être fixe, variable ou révisable.

Le versement des intérêts est constant dans le temps, quel que soit la valeur des obligations. Si le taux d'intérêt augmente, pour que l'acheteur perçoive ses paiements (constants), le prix de l'obligation diminue afin que la multiplication du nouveau taux et du nouveau prix contribue à verser le même versement annuel pour l'acheteur de l'obligation. Inversement une diminution du taux d'intérêt provoque une augmentation du prix de l'obligation.

Le risque (minime) peut être de différentes natures : financier si la société émettrice ne peut faire face à ses engagements, monétaire en cas de perte de pouvoir d'achat de la monnaie ou issu des variations du taux d'intérêt. Mais le risque est extrêment faible par rapport au marché des actions (et par conséquent les rendements sont également nettement inférieurs), les émetteurs étant majoritairement l'Etat ; dans le cas d'entreprises émettrices, celles-ci sont très surveillées et de forte renomée telles que Pernod Ricard, Promodès, BNP Paribas.

Les obligations représentent une source de financement essentielle de l'Etat et constituent un placement assez sûr pour les investisseurs.

Après avoir développé l'évolution du sytème de financement de l'économie française qui a aboutit à la situation actuelle d'une économie de marchés afin de présenter une meilleure allocation des ressources aux agents ayant besoin de fonds, nous allons naturellement nous intéresser à l'efficacité de ces marchés financiers.

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