Les risques de contrepartie du CFD trading
Comme son nom l'indique, un CFD est un contrat entre deux parties qui permet aux investisseurs de parier sur l'évolution du prix d'une action, d'une paire de devises ou d'un indice boursier par exemple.
Les CFD sont des produits dérivés, les investisseurs n'investissent pas dans le sous-jacent délivré par le CFD. Ils investissent dans un contrat avec un émetteur.
Les contrats de différence sont négociés de gré à gré (OTC), ce qui signifie que les prix se créent entre les investisseurs et les fournisseurs de CFD, et pas sur une place boursière centralisée.
Avec un contrat de gré à gré, les deux contreparties sont obligées de prendre des risques. Si un investisseur fait défaut, il peut nuire à tous les autres clients qui ont des positions avec ce fournisseur de produits dérivés.
Une contrepartie est une entité ou une entreprise de l'autre côté d'une transaction financière. Lorsque vous achetez ou vendez un CFD, le courtier qui émet le contrat agit comme votre contrepartie. Un contrat pour différence doit donc obligatoirement être fermé avec la contrepartie qui a émis le contrat. En plus du courtier, le trader est aussi exposé à un risque des contreparties du fournisseur de CFD comme les autres clients et les différentes sociétés de courtage qui sont utilisées par le courtier pour couvrir les trades.
Un autre risque pour le trader de CFD est d'investir avec un courtier qui ne couvre pas ses positions de manière efficace. Lorsque l'un de ces dangers potentiels se traduire par des problèmes réels, les investisseurs ne peuvent pas transférer leurs produits dérivés "over-the-counter" vers d'autres contreparties. Même dans des conditions de marché favorables, une gestion inadéquate des risques et du processus de compensation peut causer des difficultés à un courtier CFD.
Les CFD sont des instruments synthétiques qui exigent une gestion responsable des risques par le fournisseur de CFD. La nature du marché over-the-counter et le fait qu'il n'y a aucun actif réel sous-jacent en cours d'acquisition entraîne un risque de contrepartie. Le trading est déjà difficile, les traders doivent donc choisir un courtier CFD qui a une bonne situation financière pour minimiser le risque de contrepartie.
Même les grandes institutions financières ont parfois du mal à survivre dans un climat économique tendu, les risques de contrepartie sont donc bien réel avec des sociétés de courtage qui sont beaucoup plus faibles. Après avoir financé un compte CFD, le trader devient dans la plupart des cas, un créancier non garanti.
De nombreux courtiers CFD sont des teneurs de marché (market maker), ils assurent la contrepartie de leurs clients et sont donc de l'autre côté des transactions (directement contre le trader). Certains courtiers affirment qu'ils couvrent tous les trades, mais il suffit de lire les clauses du contrat lors de l'ouverture d'un compte pour comprendre que dans la plupart de cas, le courtier n'est pas obligé de couvrir toutes les positions des clients.
En ouvrant un compte CFD, l'investisseur accepte les clauses de conflit d'intérêts qui autorisent le courtier à prendre des positions contre ses clients. La concurrence et les frais de courtage toujours plus bas, obligent les courtiers CFD à trouver des méthodes pour accroître leurs profits. Une façon évidente est de prendre le côté opposé du client chaque fois que cela semble approprié.
Cependant, dans la majorité des cas, les brokers CFD sérieux couvrent réellement leurs positions en achetant ou en vendant l'action sous-jacente pour être totalement neutre par rapport à l'opérateur et aux marchés. Dans ce cas, ils peuvent gagner de l'argent grâce à l'écart entre le cours acheteur et le cours vendeur (le spread).
Les récentes faillites des courtiers MF Global ou WorldSpread mettent en évidence les questions de fonds des clients et des enjeux de contrepartie.
Comment choisir un courtier CFD fiable
Pour résumer la situation, un trader qui souhaite ouvrir un compte CFD doit prendre le temps de se poser des questions au sujet du broker. En particulier pour l'argent des clients, les comptes clients sont-ils ségrégués (séparés des fonds propres du courtier) ? Qu'advient-il de cet argent s'il y a un défaut du courtier ? En ce qui concerne le risque de contrepartie, quelle est la situation financière et quelle est le modèle d'affaires du courtier ?
Dans tous les cas, il est possible de réduire le risque de contrepartie en choisissant un courtier qui a des relations de marché et qui ne porte pas totalement le risque sur lui-même. C'est-à-dire un courtier CFD qui offre l'accès direct au marché (DMA) et qui permet donc aux opérateurs de traiter directement sur le marché boursier électronique. Un inconvénient possible avec la trading DMA est que vous ne serez pas toujours en mesure d'obtenir des stops garantis gratuitement.