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Les dangers des programmes de trading

Pendant l'après-midi du 6 mai 2010, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a plongé de 800 points en moins de 20 minutes avant de récupérer la plupart de ses pertes.

Le plus bas intraday à 998,5 points ou 9,2% représente la plus forte baisse historique, tandis que son swing intraday de 1010 points est le deuxième plus grand dans l'histoire de l'indice, le premier étant le swing de 1018 points le 10 octobre 2008.

L'effondrement temporaire du Dow pendant le flash crash était un rappel poignant de l'effondrement du marché suite à la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, mais le coupable cette fois était quelque chose de tout à fait différent - un programme de trading.

Les programmes de trading

La Bourse de New York a une définition plutôt datée pour un programme de trading, elle le définit comme (a) l'arbitrage d'un indice, ou (b) l'achat ou la vente d'un panier ou d'un groupe d'actions dans le cadre d'une stratégie de trading coordonnée. L'arbitrage d'un indice est l'une des principales stratégies de trading du programme qui consiste essentiellement à exploiter les écarts de prix (spreads) entre, par exemple, les contrats à terme sur un indice boursier et les actions sous-jacentes à l'indice.

Plus largement, un programme de trading peut être défini comme l'ensemble des aspects du trading informatisé, comme le trading algorithmique, le trading à haute fréquence trading (HFT) et le trading quantitatif. Un programme de trading est généralement géré par des traders institutionnels ou hedge funds, des maisons de courtage et des entreprises de HTF, ainsi que par des institutions comme des fonds communs de placement et des fonds de pension. Il implique généralement l'achat ou la vente d'actions diverses en très grandes quantités.

Un problème croissant

Voici un extrait d'un article de journal : "C'était un jour ordinaire à Wall Street, un marché à la fois lent et nerveux, quand tout à coup la demande pour certaines grandes actions a augmenté significativement. Tout aussi brusquement, les prix ont chuté et le Dow Jones Industrial Average a terminé la séance avec une perte." Le rapport poursuit en parlent d'une entreprise d'investissement. "Les dirigeants ont reçu des appels téléphoniques de clients en colère exigeant de savoir pourquoi le marché avait oscillé sans raison apparente. La réponse des dirigeants : c'est à cause d'un programme de trading utilisé par quelques grandes maisons de courtage". Le rapport ajoute que le programme de trading "a largement été responsable de la volatilité dans le marché boursier, il a effrayé des millions d'investisseurs ordinaires, contribuant à un malaise général". Cela vous semble familier ? Cet extrait pourrait ressembler à un article de 2013 ou 2014, mais il a été écrit le 9 mai 1988 par la gazette Schenectady.

Depuis, les programmes de trading ont parcouru un long chemin grâce à la puissance de calcul et à la prolifération des stratégies de trading informatisés. Ces développements ont également créé des perturbations causées par des transactions de programmes errants plus ordinaires. L'exemple le plus connu est le dysfonctionnement d'un programme de trading du teneur de marché Knight Capital Group. Le 1er août 2012, un problème technique dans les systèmes de trading algorithmique de Knight a causé des erreurs de cotation pour environ 140 titres. Le problème a infligé une perte de 440 millions de dollars à Knight, le menant au bord de la faillite.

D'autres exemples de problèmes importants causés par des dysfonctionnements de programmes de trading comprennent l'annulation de l'IPO de Bats Global Markets en mars 2012 et l'introduction en bourse en mai 2012 de Facebook qui a été suivie de problèmes techniques et de confirmations de transactions retardées. Il y a également eu un certain nombre "d'accidents flash" sur des titres comme Anadarko Petroleum Corp le 20 mai 2013, lorsque l'action a plongé en quelques secondes sans raison apparente de 90 $ à 1$ avant de se redresser.

Oscillations sauvages

Comme pour Anadarko, un certain nombre d'actions ont été négociées à des niveaux délirants pendant le flash crash du 6 mai 2010. Par exemple, la société d'énergie Exelon, la société de conseil Accenture PLC, la compagnie d'électricité du Texas CenterPoint Energy Inc et la société brassicole Boston Beer Inc. Ce jour-là, ces actions sont brièvement passées à zéro, avant de rebondir et Sotheby, une société britannique de vente aux enchères de 30 $ à 100.000 $ avant de clôturer à 33 $.

Ce flash crash reste l'un des événements les plus énigmatiques de l'histoire des marchés boursiers aux états-Unis, mais un rapport conjoint de la Securities and Exchange Commission et de la Commodity Futures Trading Commission publié en septembre 2010 a apporté quelques explications bien nécessaires. Le rapport indique que la volatilité était exceptionnellement élevée et la liquidité réduite dans la matinée du 6 mai 2010 en raison de la crise de la dette européenne, mais que le flash crash a été causé par un seul trade de 4,1 milliards de dollars généré par le trader d'une société de fonds communs de placement.

Quelle est la cause du "krach éclair" ?

Le trader a utilisé un algorithme d'exécution automatique pour vendre un total de 75 000 E-mini contrats du S & P 500 afin de couvrir une position déjà existante. Le problème est que l'algorithme avait été programmé pour cibler un taux d'exécution de 9% du volume des transactions calculées sur la minute précédente, mais sans tenir compte des prix ou du temps. En conséquence, le programme de vente a été exécuté en seulement 20 minutes, pendant un jour où les marchés étaient déjà sous pression. Par opposition, un programme de vente de la même société à une autre occasion - qui utilise le trading manuel et plusieurs algorithmes automatisés qui prennent en compte non seulement le volume, mais aussi le prix et le temps - avait mis plus de cinq heures pour vendre 75 000 contrats.

Le 6 mai 2010, les traders à haute fréquence et les autres intermédiaires ont d'abord absorbé cette pression à la vente avec des trades longs. Ils ont ensuite vendu immédiatement et agressivement un certain nombre de contrats E-Mini et réduit leurs positions longues. Le rapport note que pendant ce temps, les traders HFT ont négocié près de 140 000 contrats E-Mini soit plus d'un tiers du volume total des échanges, mais sans accumuler un inventaire global de plus de 3000 à 4000 contrats (longs ou courts). L'algorithme de vente a ensuite répondu à ce volume plus élevé en augmentant la vitesse à laquelle il nourrit les ordres de vente sur le marché. Cette boucle de rétroaction négative a créé deux crises de liquidités - une au niveau du E-Mini et une autre dans des actions individuelles.

Les facteurs contributifs

Les plus grandes débâcles sont causées par un certain nombre de facteurs contributifs et le flash crash n'a pas fait exception. Quand le contrat E-Mini a plongé de 3% en seulement quatre minutes, les arbitragistes qui avaient acheté ces contrats ont simultanément vendu des montants équivalents dans les marchés d'actions, entraînant une baisse du prix du S & P 500 SPDR ETF (SPY) pour un montant similaire. La forte baisse a entraîné un manque de liquidités presque instantanément, avec la profondeur du coter acheteur pour le E-Mini en baisse d'environ 1% par rapport à son niveau du matin.

Cette volatilité a provoqué un arrêt temporaire des systèmes de trading automatisé utilisés par de nombreux fournisseurs de liquidités. à cause de la chute simultanée de nombreux titres, ces acteurs du marché ont profondément été préoccupés par la probable arrivée d'un événement cataclysmique. En conséquence, les teneurs de marchés ont élargi leurs spreads bid-ask, avec de nombreuses cotations sur des niveaux très loin du niveau actuel dans le but de dissuader les échanges, tout en respectant l'obligation du teneur de marché de fournir en continu des cotations dans les deux sens.

Mais puisque la liquidité était totalement séchée pour un certain nombre d'actions et d'ETF, certaines opérations ont été exécutées à des prix irrationnels, 1 $ ou même 100 000 $. Par exemple, si vous aviez placé un ordre de vente pour une action au prix du marché et que la seule offre était à 1$, votre ordre de vente aurait été exécuté à ce prix.

Le flash crash a été causé par une combinaison de facteurs, mais une simple erreur d'un programme de trading peut être causée par quelque chose d'aussi banal qu'un logiciel défectueux.

Que peuvent faire les investisseurs ?

L'utilisation croissante des programmes de trading amène inévitablement des problèmes. Les bourses ont le pouvoir d'annuler des transactions clairement erronées, mais les investisseurs peuvent toujours subir des pertes qui résultent de l'action normale du marché. Par exemple, le 6 mai 2010 entre 14h40 et 15h00 (le calendrier exact du flash crash), la grande majorité des actions (près de 2 milliards) ont été négociées à des prix qui étaient inférieurs de 10% au prix de 14h40. Ces opérations n'ont pas été inversées. Mais il y avait plus de 20 000 opérations portant sur 5.500.000 actions qui ont été exécutées à des prix en baisse de 60% ​​par rapport au prix de 14h40. Ces opérations ont été annulées par la suite par les bourses et la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA).

Afin d'atténuer le risque de perdre à cause des programmes défectueux, voici quelques suggestions :

  • Utilisez les ordres limites plutôt que des ordres au marché : les ordres à cours limité ne sont pas infaillibles. Mais au moins, ils peuvent vous protéger contre un ordre d'achat à un prix ridiculement élevé, ou de vendre à un prix dérisoire.
  • Utilisez les ordres stops limites plutôt que des ordres stop au marché : Cela découle de la suggestion précédente. Un ordre stop au marché devient un ordre au marché lorsque, par exemple, un niveau est violé à la baisse pour une position longue. Plutôt que de courir le risque d'être stoppé à un prix vraiment bas et de subir une perte lourde, utiliser un ordre stop limite à la place.
  • éviter le scalping : Si vous êtes tenté d'utiliser la volatilité inhabituelle du marché pour faire du trading rapide à court terme, nous vous suggérons de résister à la tentation, car vous pourriez bien finir par vendre haut et acheter bas.

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