Migration des traders : la réglementation a changé toute l'industrie du trading
(28/03/2020) Est-il possible qu'une seule décision ait pu changer l'image de toute l'industrie du forex et des CFD ? Un exemple de la chute des volumes de trading en 2019 montre clairement qu'il ne s'agit pas d'une menace imaginaire. L'année écoulée a été clairement dominée par la réglementation et la baisse des chiffres d'affaires sous la bannière de la "Grande Migration" des traders.
Suite aux changements réglementaires en Europe, les clients particuliers ont commencé à rechercher de nouvelles opportunités dans les juridictions offshore comme le Vanuatu, l'Estonie et les Bahamas, qui sont devenues le Saint Graal pour les entreprises d'investissement. Les professionnels du marché ont confirmé que le changement de direction du vent réglementaire a visiblement modifié la stratégie des brokers. Les sociétés réglementées par l'ASIC, la CySEC et la FCA ont commencé à se tourner vers des lieux plus exotiques pour offrir à leurs clients des conditions de trading moins restrictives et un effet de levier plus important.
Toutefois, selon Daniel Byrne, directeur général d'easyMarkets APAC, l'ASIC va dans la même direction que l'ESMA et mettra en œuvre de façon imminente des réformes pour intervenir sur les produits selon des orientations similaires, centrées sur la réduction de l'accès à l'effet de levier pour les traders particuliers en Australie.
"Bien qu'il y ait quelques conjectures quant à la nature exacte des changements qui seront finalement apportés, nous pensons qu'ils seront probablement beaucoup moins importants qu'aujourd'hui. Nous sommes ouverts à ces changements et pouvons voir les avantages et les inconvénients qui en découleront (...) Toutefois, les autorités de régulation pourraient ironiquement placer certains traders sur un terrain encore plus risqué en les poussant potentiellement vers des juridictions moins réglementées. Une chose est sûre, 2020 sera une année d'énormes changements pour les brokers australiens", a déclaré Byrne.
Les chiffres ne mentent pas : les volumes ont baissé, l'Australie a augmenté
En 2018, lorsque les volumes de trading mondiaux ont atteint un sommet sur plusieurs mois (à l'exclusion des brokers japonais), l'activité a commencé à diminuer progressivement. Le volume total qui était de 5,508 milliards de dollars au premier trimestre 2018 avait chuté à 4,593 milliards de dollars au deuxième trimestre 2019 (soit une baisse de 17 %).
IG Group a dû abandonner sa position de leader parmi les 40 plus grands brokers au profit d'IC Markets basé en Australie. Au premier trimestre de l'année dernière, le volume total du broker australien s'élevait à 563 milliards de dollars, contre 474 milliards pour IG Group au cours de la même période.
Un autre exemple, celui de Pepperstone, illustre parfaitement la manière dont le pouvoir des brokers australiens a augmenté. Le géant local craint que les pouvoirs de l'ASIC n'étouffent l'innovation en Australie.
